Réalisateur : Domee Shi
Scénaristes : Domee Shi et Julia Cho
Ma méchante préférée (toutes fictions confondues) : Villanelle (Killing Eve)
Date de sortie : 11 mars 2022
Où le voir : Disney+
Synopsis officiel : Les aventures de Meilin Lee, une jeune adolescente de 13 ans, pleine d’assurance, mais tiraillée entre son image de petite fille modèle aux yeux de sa mère hyper protectrice et le chaos de l’adolescence. Et comme si tous les changements qui s’opèrent en elle ne suffisaient pas, chaque fois qu’elle est débordée par ses émotions – ce qui, pour une ado, arrive quasiment tout le temps – elle se transforme en panda roux géant !
Alerte Rouge est un film « au poil » selon la majorité des critiques. Mais comme le dit Allan, j’aime être à contre-courant.
Déjà, Alerte Rouge part avec un handicap : d’une façon générale, je n’apprécie aucun film d’animation récent. Pas la peine de commenter « ok, boomer » en bas de l’article, car je ne pense pas, en toute objectivité, que les Pixar/Disney étaient mieux avant, c’est juste que mon moi enfant les aimait mieux. Du coup, aujourd’hui, les seuls que j’apprécie encore de regarder sont ceux qui ont bercé mon enfance (voire, mon adolescence).
Heureusement mes sœurs ont grandi, elles aussi, je ne risque donc plus de m’endormir devant Le Monde de Dory ou La Reine des Neiges 2 #truestory
Maintenant, quand je visionne un film d’animation, c’est toujours de ma propre initiative ; un peu maso comme initiative… Surtout depuis ma regrettable expérience Vice-Versa.
Oui je parle bien de ce film qui a reçu l’Oscar du meilleur film d’animation et qui a été acclamé par tout le monde; enfin presque tout le monde, tu l’auras compris.
A l’époque j’étais très emballée par la bande-annonce qui laissait entrevoir l’approfondissement du sujet complexe des sentiments humains et des déclencheurs émotionnels qui impactent nos vies. Naïvement, je m’attendais à un mixte Pixar/Il était une fois la vie. Ma déception fut grande devant le manque (assumé) de rigueur scientifique, offrant un film très inintéressant et ennuyeux.
Alors quand j’ai vu qu’Alerte Rouge abordait soi-disant le sujet difficile de l’adolescence à travers les changements d’une petite fille en panda roux géant, je n’ai pas été emballée tout de suite. A vrai dire, il m’aura fallu quelques jours avant de me décider à regarder ce film que tout le monde semblait apprécier.

Piquée par la curiosité et l’engouement général, j’ai alors commencé le visionnage de ce nouveau Pixar, espérant y trouver une réflexion sur l’adolescence assez approfondie.
Au final, le scénario se veut assez basique mais réaliste : une petite fille parfaite rentre dans l’adolescence et semble désormais avoir du mal à gérer ses émotions et combler les attentes de ses parents (et surtout de sa mère).
Par contre je n’ai jamais vu un passage à l’adolescence aussi simple et aussi rapide : ni une, ni deux, Mei réussit à contrôler les apparitions de son panda (et donc ses émotions). Très clairement on n’a pas eu la même adolescence. La mienne c’était plutôt pétage de câble sur pétage de câble. Et est-ce que ma quête identitaire est terminée ? Euh… Pas sûr. Mei, tu sens tout de suite que, malgré ses 13 ans, elle a la tête sur les épaules, elle sait qui elle est et surtout ce qu’elle veut. Soit je suis jalouse, soit ce n’est vraiment pas crédible.
En parlant de crédibilité, on sait aussi très bien que si des humains pouvaient se transformer en panda roux géant, ils finiraient enfermés ou scrutés de façon très malsaine par tous les barjots de ce monde. Mais j’admets que, si on partait de ce principe, beaucoup de films d’animation seraient bien trop déprimants…
Au final, pour un film destiné aux plus jeunes que moi, Alerte Rouge n’est globalement pas si mal.

Je crois, en revanche, que l’ennui que j’ai l’habitude de ressentir pendant le visionnage des récents Pixar s’est transformé en agacement… Et je me demande qui peut réellement supporter et aimer les personnages principaux.
Entre la fille parfaite qui sait mieux tout que tout le monde et réussit mieux tout que tout le monde, et la mère que l’on pourrait diagnostiquer perverse narcissique, Disney-Pixar ne nous a pas épargnés.
Tu trouves que l’emploi du terme « pervers narcissique » est un peu fort ? Détrompe-toi, selon le très sérieux (ou pas) site « médecin direct », il existe trois signes majeurs pour reconnaître ce type de personnes toxiques :
- Besoin permanent de reconnaissance
- Forte tendance à la manipulation
- Absence d’empathie
Bref, c’est la mère de Mei toute crachée. Insupportable celle-ci.
En comparaison, le personnage du père est tout mielleux, en totale empathie avec sa fille et donc à l’opposé de l’hystérie de son épouse. Tiens, tiens est-ce qu’on n’aurait pas là une vision un peu dépassée de la femme ? La réponse est oui.
Si en début d’écriture d’article je penchais plutôt sur une critique « ce n’est pas si mal », je m’aperçois que plus je tapote les touches de mon clavier, et plus je penche pour un « ce n’est pas terrible ». Voilà, en quatre mots, ce que je pense d’Alerte Rouge