Créateurs : Jack & Henry Williams
Produit par : OCS
Actrices et acteurs principaux : Joanne Froggat, Michiel Huisman, Samuel Adewunmi
Mon sportif préféré : Martin Fourcade
Années de diffusion :  2021
Où la voir : OCS
Synopsis officiel : Angela Black mène apparemment une vie idyllique auprès de son mari, Olivier. Elle dissimule à son entourage les violences qu’elle subit au quotidien. Bientôt, un détective privé Ed, vient à sa rencontre et lui divulgue les plus sombres secrets de son mari. Malgré ce qu’elle vit, est-elle prête à se libérer des entraves de son partenaire ?

Il existe des êtres doués d’une intelligence supra normale, des génies qui possèdent entre autres la faculté d’assumer n’importe quelle identité. Est-ce que je suis vraiment Angela Black parlant de mon quotidien de femme battue par son mari pendant des années ? Oui, pour la journée.

Après une année mouvementée et des conférences aux quatre coins du monde, Angela Black revient dans son pays natal, la Grande Bretagne, et participe à la 3ème Assemblée sur les violences faites aux femmes. Comme dans son livre*, elle y évoque notamment son parcours de vie et ex statut d’épouse souffre-douleur.

[Extraits] – Conférence pour foutre la paix aux femmes qui ne vous ont rien demandé – Paris, mai 2022.

En me rappelant ma vie d’antan, j’ai réalisé que j’étais surtout et avant tout, beaucoup trop gentille. Je travaillais dans un refuge pour animaux. Je croyais toujours pouvoir sauver les chiens qu’on nous confiait, à défaut d’avoir su sauver mon mariage (ou plutôt de me sauver avant de me marier). Une fois, par exemple, je me suis obstinée plusieurs jours de suite à vouloir faire du gentil toutou qu’on nous avait confié un carnassier ramolli et obéissant. Le résultat : deux points de suture. Je me pliais en quatre pour mes enfants, même après que leur père, lui, m’ait pliée en douze. Ces pères, ces maris, ne les laissez pas croire comme moi que vous êtes une idiote. Aujourd’hui, je vous le dis : réveillez- vous ! Comme les chiens des refuges, les maris ne se dressent pas, alors ensemble réinventons un système de muselière efficace.

Angela Black : un guide de survie pour les femmes battues
Avec moi c'est à la vie à la mort ©TMBP

Etape 1 – S’informer 

Dans mon livre, j’évoque cette première étape, nécessaire et délicate : s’informer via les éléments les plus à proximité de votre zone de non-confort afin de mieux cerner votre mari.

Heureusement pour moi, je suis un poil dégourdie et j’ai immédiatement tiré parti du tutoriel concernant l’ouverture des mallettes pour ouvrir celle d’Olivier [sanglots]. Pardonnez- moi, prononcer le nom de mon ancien mari me rend encore terriblement nerveuse. A cette occasion, j’ai découvert un homme que je ne soupçonnais pas et c’est là que je me suis dit «ma cocotte, faut t’bouger le train si tu ne veux pas finir dans une benne ».

L’autre élément déclencheur, si je puis dire, a été ma rencontre avec Ed. Oh Ed, un homme sorti de nulle part et qui est devenu mon ami-détective-tueur-enquêteur-soulard d’un soir puis des jours suivants. Ed a le cœur sur la main. Il avait été embauché par mon mari pour me suivre et faire en sorte que je perde la garde des enfants après un divorce dont je ne me doutais même pas. Un homme admirable vraiment. Il n’a pas mené à bien la mission confiée par mon époux et m’a, au contraire, tout raconté pour ensuite m’aider.

Angela Black : un guide de survie pour les femmes battues
Elle a vraiment gobé mon histoire !??! ©TMDB

Etape 2 – Connaître l’autre comme se connaître soi-même

La seconde étape a consisté à apprendre, à mes dépends, que l’on n’est pas encore prête pour juste faire ses valises et tout laisser en plan. Bien évidemment, un soir, mon manque de méchanceté a été fatal. Et je le dis à toutes les femmes dont le mari tient à leur enseigner le maniement d’un fusil de chasse : méfiez- vous ! Si je m’étais méfiée, la police ne m’aurait pas trouvée en robe de chambre avec une arme en joue, prête à leur tirer dessus, tout ça parce que je les prenais pour des cambrioleurs. Comme dans le deuil, pour votre séparation, il y a une étape d’acceptation de son propre état et de son mal être. Car comment ont pu surgir mes pulsions salvatrices et vengeresses ? Grâce à mon mari. Je vous vois surpris, mais c’est parce qu’il a préféré ignorer mon baby blues que j’en suis arrivée là.

Ce baby blues, beaucoup d’entre vous l’ont connu. Nous traduisons tous et toutes notre mal-être par quelque chose. On se suicide, on tue son voisin de palier trop bruyant, mais voyez-vous, j’avais le tort d’être une artiste et une visionnaire. Je ne pouvais pas faire dans le banal ou le classique. C’est pour ça que j’ai tout de suite vu en mon fils nouveau-né la réincarnation de notre Seigneur. Quand je l’ai lâché sur l’eau du bassin de la piscine municipale, il n’a pas marché mais fait de vilains « gloup gloup ». Et il paraît que ça, ça faisait de moi une mère pas très présentable. Mais qui sont-elles, ces organisations gouvernementales, pour nous dire ce qui est bon pour nous-mêmes ? Qui sont ces maris qui nous incriminent quant à l’éducation de nos enfants, mais préfèrent vous frapper plutôt que s’inquiéter de notre santé mentale ? Stop à la dictature patriarcale ! Apprenons à nous connaître pour remonter la pente et ourdir des plans de génie.

Enfin, en ces temps troublés où je cherchais à éliminer l’autre, un mot également pour celui qui m’a le plus inspiré : Hercule Poirot. J’avais ce même flegme en moi depuis le début, mais je ne savais pas l’utiliser. J’ai également enquêté, comme lui. Pour trouver et exploiter les faiblesses de l’adversaire : mon mari et son « ami » Ed, ce pseudo-footballeur avec qui il s’était associé pour me faire perdre la garde de mes enfants !

Angela Black : un guide de survie pour les femmes battues
Attention regardez bien, mon mari va se faire avoir ©TMDB

Etape 3 – Un livre qui reste à écrire ?

Le dénouement de mon histoire est à trouver dans l’extraordinaire faculté d’adaptation dont j’ai su faire preuve, et dont toutes – vous m’entendez, toutes – , nous devons faire preuve lorsqu’il s’agit de sauver notre peau pour nous faire celle de nos maris. J’ai tout de suite su que je pourrai rouler Ed dans la farine, ce footballeur calamiteux doublé d’un mauvais gestionnaire (il s’appelait d’ailleurs en réalité Theo, mais je le raconte dans mon livre, je ne peux pas tout vous livrer). Lorsque j’ai prononcé le mot « argent » nous avons pu trouver un accord. Je lui avais promis sa part s’il m’aidait à piéger mon mari. Vous connaissez tous la fin de mon histoire. La presse ne s’est pas privée d’étaler ma vie et de spoiler mon passé de femme battue.

On ne parle jamais assez des violences faites aux femmes au sein du couple, mais croyez- moi, avec ce livre et mon témoignage, nous tenons le bon bout !

Longue vie à toutes ! 

Comment j’ai ruiné la vie de mon mari après avoir été une bonne poire pendant trop d’années », aux Éditions Tourner en rond, 2021

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