Réalisateur : Baltasar Kormakur
Scénaristes : Ryan Engle, Jaime Primak Sullivan
Actrices et acteurs principaux : Idris Elba, Sharlto Copley, Iyana Halley
Mon lion préféré : les céréales Lion
Date de sortie : 24 août 2022
Où le voir : au cinéma
Synopsis officiel : Le Dr. Nate Daniels, revient en Afrique du Sud, où il a autrefois rencontré sa femme aujourd’hui décédée, pour y passer des vacances prévues de longue date avec ses deux filles dans une réserve naturelle, tenue par Martin Battles, un vieil ami de la famille, biologiste spécialiste de la vie sauvage. Mais ce repos salvateur va se transformer en épreuve de survie quand un lion assoiffé de vengeance, unique rescapé de la traque sanguinaire d’ignobles braconniers, se met à dévorer tout humain sur sa route et prend en chasse le docteur et sa famille.
Beast est un petit survival qui aurait pu avoir plus d'impact si, comme beaucoup de ses copains, le roi de la forêt n'avait pas eu le covid. Aucun rapport ? Et pourtant.
Idris Elba qui se taille la part du lion ? Il ne m’en fallait pas plus pour m’intéresser à Beast. Un film finalement aussi sympathique qu’oubliable, handicapé par trop de bons sentiments et un prédateur qui a rencontré plus fort que lui : le coronavirus. Ou c’est peut-être juste un gros rhume.
Évidemment, tu n’as aucune idée où mon raisonnement t’emmène tant il est capillotracté. Je te replace le contexte.
Tout au long du métrage de Baltasar Kormakur, le lion a décidé de se payer Idris, ses filles, son pote et des figurants dans son menu maxi Best-of. Un jeu du gros chat et des souris qui utilise les capacités de l’animal, notamment sa vue perçante, son ouïe et ses grosses papattes. Tout, sauf l’odorat.

Pour information, un lion peut sentir à plus d’un kilomètre de distance. C’est un fait, vous pouvez demander à vos parents ou à Simba.
Dès lors, comment expliquer que notre ami grognon de Beast ne sente jamais ce bon vieux Idris (qui doit, en outre, transpirer comme un porc avec le stress de finir en kebab) ? Le film n’a qu’une règle : si le lion ne te voit pas, il ne te tue pas. Bref, la bestiole a le covid (CQFD).

Petit guide de survie façon Beast : pour éviter de se faire croquer par un Roi Lion enragé, il vous suffira donc d’utiliser la méthode d’esquive Idris Elba et de vous planquer dans un arbre ou de vous immerger à moitié (seulement à moitié hein) dans l’eau, même s’il se trouve à quelques centimètres de vous.*
* aucun remboursement du guide en cas d’échec.
Beast, Jurassic World... la bête et le bête
Quand on prolonge le (dé)plaisir, le délire et le papier (car trop court selon Marie), on remarque que l’odorat est un casse-tête pour de nombreux scénaristes qui ne savent pas comment augmenter les chances de survie de nos héros face à des créatures capables de les repérer à leurs odeurs.
Au-delà du scénario, l’autre souci du gars qui pue, c’est que ce n’est pas vraiment cinégénique. Une chasse basée sur la vision est toujours plus facile à mettre en scène qu’une traque au pif. Comment créer de la tension quand la bête passe à quelques centimètres s’il lui suffit d’inspirer un bon coup pour savoir où planter ses dents ?

Un phénomène récurrent à Hollywood qui n’a pas attendu Beast pour sentir le problème. On peut mettre dans le lot de nombreux films, survival ou non, à l’image du récent Jurassic World – le monde d’après où nos amis les crétincés n’ont apparemment que la vue (le fameux si tu ne bouges pas, il ne te voit pas dès le premier Jurassic Park), même lorsque l’un d’eux est… aveugle. Et quand est-il des films de zombies ? Ils peuvent voir parfois, entendre souvent, mais concernant l’odeur, à croire qu’ils ne respirent plus (bah non puisqu’ils sont morts me dira-t-on).
Évidemment, l’argumentaire souffre de beaucoup de contre-exemples, mais on remarquera que c’est souvent… quand ça arrange le scénario. On peut parler notamment des walkers de The Walking Dead qui nous sniffent qu’à 5 centimètres. Même le lion de Beast parvient à traquer ses proies par l’odorat lors du dernier acte, avant d’oublier à nouveau de respirer. C’est bête, ça aurait presque pu devenir censé…
Ou comme le dirait si bien Cyrano si j’avais écrit la pièce : « J’en nez marre ».