Créateurs : Brad Wright, Jonhatan Glassner
Produit par : Brad Wright, Jonhatan Glassner
Actrices et acteurs principaux : Richard Dean Anderson, Amanda Tapping, Christopher Judge
Mon plat préféré : les tripes
Années de diffusion : 1997- 2007
Où la voir : AB1/DVD
Synopsis officiel : suite à la découverte de la « Porte des étoiles », le colonel Jack O’Neill et son équipe partent à la découverte de mondes et civilisations inconnus…
Dans la série « j’aime la science-fiction », j’ai continué mon épopée au-travers de l’univers des possibles. Je me suis attaquée à la série Stargate (si, si, attaquée. 10 saisons d’environ 20 épisodes chacune, je ne ferais pas ça tous les jours). Alors, Stargate c’est quoi ?
Indéniablement, Stargate reste une série de science-fiction, avec tout ce que cela implique : des univers lointains, la découverte d’autres civilisations avec lesquelles on devient ami ou ennemi et des technologies extraterrestres nouvelles. Mais au-delà de cela, Stargate est une série qui pose des questions sur le sens de l’Univers. Encore faut-il savoir être patient, très très patient… Car au risque de paraître en total décalage, Stargate est aussi pour moi une série où on rit. Et je t’assure, avec Stargate, j’ai ri, j’ai beaucoup ri.
Une équipe de choc ...

Le côté science-fiction est pleinement assumé dans Stargate. Les progrès scientifiques sont indéniables et liés surtout, et avant tout, à la porte des étoiles (la traduction du titre original); une sorte de portail inter-dimensionnel qui permet à une équipe de voyager au-travers de l’espace à une vitesse fulgurante pour atteindre des mondes jusqu’alors inconnus de la Terre.
J’ai ainsi pu faire connaissance avec le noyau « dur » de cette équipe. Le colonel Jack O’Neill, toujours le mot pour rire et détendre l’atmosphère, face à une escouade de Goa’ulds (les méchants, qu’on retrouve sous forme de « symbiotes », un genre de gros ver dégoûtant qui peut venir s’installer gratuitement dans ton ventre). En même temps, je n’ai plus vraiment eu peur quand j’ai constaté que ces derniers avaient du mal à bouger avec leurs très belles – mais très encombrantes et non ergonomiques – armures à tête de serpent. C’est classe, c’est beau, mais qu’est-ce que ce n’est pas pratique en combats rapprochés.
Et puis Stargate c’est aussi le résumé d’un adage simple : « un grand pouvoir implique de grandes responsabilités ». Oui, parce que les extraterrestres, la découverte de nouvelles civilisations, tout ça c’est bien beau, mais il faut quelqu’un de solide pour gérer tout ce stress et cette pression. Stargate met à l’honneur un homme formidable : le Général Hammond. Hammond c’est le grand chef suprême du SG1. Petit personnage grassouillet et inexpressif, il sert vraisemblablement de chef à son équipe. Nécessaire sans doute du point de vue du scénario, il n’en reste pas moins a charismatique et accessoire dans la série elle-même. Avant chaque mission périlleuse ou danger imminent, je ne m’attends pas à voir le général Hammond dégainer un « c’est bon allez-y », de pure forme ou un plus prosaïque « vous avez le feu vert ». Non, je le sais. Hammond est le diable sorti de sa boîte, celui qu’on attend toujours à l’écran mais qui ne sert narrativement à rien.
Le côté dit « scientifique » de Stargate me chagrine aussi. Notamment lorsque je vois un anthropologue – Daniel pour ne pas le nommer – saisir ou manipuler, à pleines mains et sans précaution, un tas d’objets soi-disant rares et fragiles. C’est d’ailleurs ce même anthropologue qui, d’emblée, maîtrise un ensemble de langues mortes et d’écritures oubliées (du mésopotamien au style cunéiforme, rien qu’il ne connaisse pas). Mieux encore, Daniel a cette faculté d’apprendre une nouvelle langue le temps de quelques épisodes (parfois un seul). La simplicité avec laquelle il effectue ces tours de passe-passe syntaxico-phonologiques confère parfois au ridicule, jusqu’à faire passer ces « dons » extraordinaires comme des évidences qui se mettent en place au fil de la série et finissent par le rendre inévitablement moins crédible à mes yeux. Daniel, arrête, tu bluffes.
D’ailleurs, et puisque nous sommes toujours sur une mission scientifique, comment ne pas évoquer le major Carter ? Rarement j’ai vu un personnage allier à la fois un air ingénu et un trop plein de paroles à caractère technique et rationnel qui finissent par te taper sur le système. Au moins, elle est gentille.

J’allais oublier de parler de Teal’c, un « Jaffa » porteur d’un symbiote ennemi qui a choisi de faire confiance aux terriens et défier son chef. Le flegme de ce gars n’a d’égal que son incongruité dans une telle mission. Au fil des épisodes, Teal’c devient LE consultant Goa’ulds. Et uniquement ça. D’ailleurs s’il parle d’autre chose, tu ne peux pas le prendre au sérieux.
Au final, c’est bien un des soucis majeurs dans Stargate. Les personnes se caricaturent de manière exponentielle au fil des saisons, jusqu’à ne plus pouvoir se permettre de sortir de leurs rôles. Au fur et à mesure des épisodes d’ailleurs, c’est bien simple, on peut faire des paris assez tordants : le nombre de fois où Carter va se prendre les pieds dans un piège, celui où Daniel va faire une bourde d’anthropologue. Ou encore la forte probabilité que l’épisode commence par l’alarme qui se déclenche dans la base militaire une fois sur deux, faisant ainsi apparaître une équipe en transe qui se demande « mais quiiiiiiiiiiiii va arriver par la porte cette fois encore ? ». Drôle, car on peut anticiper et miser sur les prochaines répliques ou réactions des personnages, mais un peu triste quand même.

... mais pas de vraie claque
Deuxièmement, et c’est tout à l’honneur de la série, quelle bonne idée de recycler les décors d’autres shows histoire de dire « vous avez vu ? On va dans des endroits de ouf » !
Stargate c’est indéniablement la série qui te fait dire qu’avant d’incarner le Général O’Neill, l’acteur Richard Dean Anderson était MacGyver. En ce sens, on peut tout faire à partir de pas grand-chose.
Quelques morceaux de sacs poubelles, hop un nouveau personnage extraterrestre ! Une vieille rampe de métal et le collier plastique de ton p’tit dernier ! Paf, voilà que nos membres se retrouvent coincés sur une table d’opération hype et dernier cri.
C’est drôle et kitsch, mais on ne pourra pas reprocher à la série de ne pas être écolo, ce bien avant d’entendre parler de transition écologique et autres greenwashing. Stargate c’est green.
Par ailleurs, c’est en s’appuyant sur son aspect science-fiction que la série explore l’au-delà des frontières – même si maladroitement – par le biais de ces univers qui nous sont inconnus.
Ainsi, l’esclavage et la domestication d’autres espèces, le rôle de la femme face au patriarcat ou encore la place de la technologie au sein de nos sociétés sont des thèmes récurrents. Ils interrogent : que ferions-nous à la place de SG1 face à des pratiques d’un autre temps…. Heu…. D’un autre monde ?
Stargate est indéniablement une série phare des années 1990 en termes de science-fiction et les grandes questions de l’univers, mais à quel prix ? Succession de mondes et personnages parfois vides de sens, simplification et raccourci de scénarios, peu importe. Dans Stargate, je l’ai maintenant compris depuis la saison 4, s’il y a un souci, la solution finit par pouvoir se nommer C-4 ou PBX (des explosifs polymères super puissants), à défaut de revêtir une forme plus complexe.
Scientifique sur le fond, baroque sur la forme, Stargate c’est ma série de science-fiction nanardesque à moi.