Réalisateur : Harold Ramis
Scénaristes : Danny Rubin et Harold Ramis
Actrices et acteurs principaux : Bill Murray et Andie MacDowell
Mon ASMRiste préférée : Sandra
Date de sortie : 28 juillet 1993
Où le voir : Amazon Prime Video, DVD/Blu-Ray, VOD
Synopsis officiel : Phil Connors, journaliste à la télévision et responsable de la météo part faire son reportage annuel dans la bourgade de Punxsutawney où l’on fête le « Groundhog Day » : « Jour de la marmotte ». Dans l’impossibilité de rentrer chez lui ensuite à Pittsburgh pour cause d’intempéries il se voit forcé de passer une nuit de plus dans cette ville perdue. Réveillé très tôt le lendemain il constate que tout se produit exactement comme la veille et réalise qu’il est condamné à revivre indéfiniment la même journée, celle du 2 février…
Est-ce qu’à force de revoir Bill Murray vivre un jour sans fin il pourrait m’arriver la même chose ? C’est la question que je me pose.
Ça y est, la saison des films de Noël est lancée sur M6 et TF1. J’en profite pour faire un petit coucou à ma maman qui va passer ses après-midis à regarder les replays… J’ai beau lui expliquer qu’elle pourrait utiliser ce temps pour visionner des chefs-d’œuvre du cinéma, mais non, elle veut des films sans prise de tête. C’est dans des moments comme ça que je me demande si je suis vraiment sa fille. Mais je t’aime quand même maman (et oui, je ne t’ai toujours pas envoyé ma liste de Noël, mais ça va venir : on est qu’en novembre !).
Quand on me dit film de Noël, bien sûr, je pense à tous les téléfilms aux scénarios copiés/collés d’une histoire à l’autre, à la VF qui me crée des ulcères (encore plus que d’habitude) et à tous ces acteurs déchus des Frères Scott que j’ai la stupeur de reconnaître, ici et là, lorsque ma mère est en mode visionnage intensif.
j’ai rien contre les films de Noël mais à un moment Kate 32 ans qui trébuche sur Sean le médecin bg à la librairie de snowflakecity et qui décide de fonder une famille en deux semaines ça va 4 minutes
— s (@comethrundchill) October 28, 2019
Sauf que moi, mon après-midi film de Noël, plaid et chocolat chaud, je ne veux pas la passer devant un téléfilm bidon, mais devant Groundhog Day (en français Un jour sans fin, mais je t’ai dit que j’étais allergique à la VF ?). Alors oui, je te vois, toi, derrière ton écran, crier au scandale : « mais c’est pas un film de Noël ça ». Si tu dis ça parce qu’il n’y a pas de père Noël, un point pour toi, mais tout de même : les deux protagonistes ne peuvent pas se blairer au début, finissent par tomber amoureux, en plus ils font des batailles et des bonshommes de neige. Donc en vrai, l’esprit de Noël est bien là, même si l’histoire se passe un 2 février.
Si tu penses qu’Un jour sans fin est une énième comédie romantique comme on a l’habitude d’en voir, tu te trompes (à nouveau). Contrairement à toutes les romances cucul (que j’aime beaucoup), le personnage principal, Phil, est coincé dans une boucle temporelle et revit le même jour encore et encore; un scénario que l’on retrouve 27 ans plus tard dans Palm Springs (#pastrèsoriginalAmazon).
D’ailleurs crevons l’abcès tout de suite, oui, Un jour sans fin est un « film d’horreur pour le mouvement #MeToo » (Tessa Rapaczynski), parce que Phil est un personnage harceleur, sexiste et manipulateur, MAIS comme je l’explique parfaitement bien dans un de mes anciens articles (#autocongratulation) pour L’Info Tout Court, le personnage d’Un jour sans fin paye lourdement son comportement et ce n’est qu’une fois qu’il a véritablement changé qu’il peut enfin vivre le jour d’après avec celle qu’il aime.
Alors, oui, ce n’est pas pour autant parfait comme représentation, car il sera parvenu à ses fins malgré ses multiples manipulations, mais je me dis : qu’est ce que j’aurais fait à sa place ? Certainement pas beaucoup mieux et j’aurais profité de l’expérience pour assouvir quelques fantasmes pas forcément avouables en tant qu’être humain qui se respecte et respecte autrui. Mais sans lendemain, il n’y pas de conséquences et sans conséquence les possibilités sont infinies.
Je pense que tout le plaisir du film réside dans cette notion de fantasme, de s’imaginer à la place du personnage principal, coincé dans une boucle temporelle. Si ce genre d’histoire ne plaît pas à certaines personnes (coucou ma cousine Mélanie), chez moi, elle vient titiller une partie de mon cerveau qui me procure une sensation indescriptible de bien-être. Mais comme tu n’as pas cliqué sur cet article pour lire des recherches neuroscientifiques, je ne vais pas fournir plus d’explications. Je vais me contenter d’un simple parallèle avec l’ASMR : chez certain.e ça va marcher et pas chez d’autres.
Je sais juste que mon cerveau aime à rêver qu’une telle malédiction/bénédiction lui arrive, telle une pause bienvenue (à l’image du premier confinement) qui permettrait – au-delà d’expérimenter – de souffler un peu et de prendre le temps.
Un jour sans fin agit finalement sur moi comme une madeleine de Proust. A chaque visionnage, je m’emplis d’une nostalgie d’une ère sans téléphone et sans internet que je n’ai que très peu connue. Coincé dans une petite ville sans téléphone, Phil n’a pas d’autre choix que de découvrir le monde qui l’entoure et de vivre pleinement le moment présent.
Quiconque sera arrivé jusqu’à ces lignes comprendra aisément pourquoi je suis obsédée par ce film : j’envie la situation du personnage principal. Cet article m’aura donc fait économiser une séance chez ma psy.
Qui sait, à force de visionner sans fin ce film, peut-être m’arrivera-t-il un jour la même chose ? Si demain, tu remarques que j’ai fini toute ma liste de séries à regarder, tu sauras pourquoi.
Un commentaire
j’adore ce film aussi