Réalisateur : Andy Serkis
Scénariste : Kelly Marcel
Acteurs principaux : Tom Hardy, Michelle Williams, Woody Harrelson
Ma pointure : 42
Date de sortie : 20 octobre 2021
Où le voir : Au cinéma
Synopsis officiel : Environ un an après avoir affronté Riot, Eddie Brock « cohabite » toujours avec le symbiote Venom. Eddie tente de relancer sa carrière de journaliste d’investigation. Il se rend alors en prison pour interviewer le tueur en série Cletus Kasady. Il ignore que ce dernier est lui aussi l’hôte d’un symbiote, Carnage.

Et si on découvrait un passage vers des mondes parallèles ? Et si on pouvait glisser vers des milliers d’univers différents, se retrouver la même année, être la même personne mais que tout le reste soit différent ? C’est comme ça que j’ai pu voir Venom : Let There Be Carnage. À moins que je l’aie imaginé…

Venom est à Sony ce que Suicide Squad est à la Warner : un film malade, visuellement laid, constamment obligé de rappeler que son méchant est méchant alors qu’il joue les héros et des passages particulièrement gênants pour le bon goût. Seulement voilà, les deux films ont connu un succès au box-office qui a poussé les studios à planifier des suites. Puisque les miracles existent et que la Warner a parfaitement rattrapé son erreur avec l’excellent The Suicide Squad, je ne pouvais plus qu’espérer que Sony fasse de même avec son Symbiote. Dans le cas contraire, je ne peux pas dire que je n’étais pas prévenu, vu l’intitulé de ce sequel…

C’est donc avec une crainte parfaitement justifiée que je me lance dans Venom : Let There Be Carnage. Un masochisme néanmoins nuancé par quelques lueurs d’espoir : la présence d’Andy Serkis à la réalisation, de Tom Hardy lui-même au scénario et de Woody Harrelson en antagoniste principal.

Venom - Let There Be Carnage : la critique presque vraie
T'inquiètes, ça va passer crème. ©Sony Pictures

Le goût du Carnage

L’alliance de ces trois éléments porte ses fruits sur l’ajout le plus attendu de cette suite : Carnage / Cletus Kasady. Question CGI, Serkis a le niveau d’un boss final de jeu vidéo et il sait mettre son vilain en valeur. Le réalisateur joue avec les capacités du Symbiote rouge – bien moins limité que l’anti-héros noir – et en fait un monstre cauchemardesque, sorte de Freddy Krueger, aussi mortel que sadique dès qu’il s’agit de s’amuser avec ses proies. Une menace dédoublée par la folie d’un Woody Harrelson cabotin, volontairement (ou non) inspiré de son Mickey Knox (Tueurs nés) mémorable. 

L’intérêt du long-métrage réside ainsi dans la relation entre Cletus et Eddie, puis celle de Carnage et de Venom. Le quatuor se fait écho, chacun espérant trouver en son homologue la solution à son salut. Au milieu de tout ça, Shriek (Naomie Harris), bien que sous-exploitée, joue parfaitement son rôle de catalyseur. Dans tout jeu d’échecs, la Reine reste la pièce maîtresse…

Venom - Let There Be Carnage : la critique presque vraie
"Je suis pas venu pour éplucher des brocolis !" ©Sony Pictures

Venom : Let There Be The End ?

Les qualités de Venom : Let There Be Carnage auraient pu permettre enfin au Spiderverse (sans Spider-Man…) de Sony de décoller, si le film n’avait pas dû se coltiner toutes les maladies vénériennes de son prédécesseur. 

Comment ne pas avoir pitié d’un personnage dont la folie et les capacités ne demandent qu’à s’exprimer au travers d’un R-Rated se restreignant à un pauvre PG-13 ? Là où The Suicide Squad embrasse son potentiel violent et sanguinolent, ce Venom 2 joue les prudes comme son aîné. Heureusement que le méchant ne s’appelle pas littéralement Carnage, ça serait bête. 

Ce qui me permet une petite aparté sur un autre rôle limité par le scénario : celui de Michelle Williams. Je n’en parlerai pas davantage, ayant pour principe de ne pas m’intéresser aux présences contractuelles (ce n’est pas vrai, je veux juste appuyer son inutilité ici). 

Venom - Let There Be Carnage : la critique presque vraie
Respirez par le nez et dites au revoir à vos dents de sagesse. ©Sony Pictures

Le cœur du film reste bien évidemment la cohabitation difficile entre Eddie et Venom. Une relation qui aurait mérité de gagner en profondeur si elle n’était pas une nouvelle fois gangrenée par son aspect comique digne d’un Marvel. De l’humour lassant, plus gênant que drôle, hérité d’un cahier des charges d’une licence se voulant tout public ou presque. Et si cet aspect me gêne moins chez la concurrence (encore que), c’est uniquement parce qu’il apparaît ici constamment en décalage avec ce que le film veut raconter, pourrait raconter. Est-ce que Venom se prête à un buddy movie façon L’Arme Fatale 4 wish ? Ni hier, ni aujourd’hui, ni demain. Il serait peut-être temps de libérer Venom et Tom Hardy, parce qu’on est à deux doigts de la non-assistance à personne en danger. 

Si tu as eu la flemme de lire tout ce qui précède, je te livre un résumé rapide : Venom : Let There Be Carnage consiste à soigner une tumeur avec de l’anti-douleur. Il y a une amélioration évidente par rapport à son prédécesseur, notamment parce qu’on a un méchant crédible et une bouillie numérique plus gustative, mais le traitement des deux « amis pour la vie » tangue toujours entre le non-sens et le foutage de gueule. Ai-je vraiment besoin de refaire le jeu de mot avec le titre ?

Précision utile : je rappelle que cet avis est purement fictif et inspiré des différents éléments promotionnels vus jusqu’alors. Je souhaite évidemment au film d’être meilleur que ce que je décris et je n’hésiterai pas à le repréciser ici – même si c’est le cas. Soyons honnêtes dans notre mauvaise foi.

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